Une réglementation européenne en constante évolution
Depuis l’entrée en vigueur de la réglementation européenne sur les drones en 2021, les règles encadrant leur utilisation ne cessent d’évoluer. Auparavant, la France avait mis en place sa propre réglementation, avec des catégories de vol distinctes (loisir, aéromodélisme, activités particulières). Mais désormais, c’est une approche par niveau de risque qui prévaut, avec trois grandes catégories : Ouverte, Spécifique et Certifiée.
Les catégories de vol de la réglementation européenne
Catégorie | Niveau de risque | Principales caractéristiques |
---|---|---|
Ouverte | Faible | – Vols de loisir – Drones de classe C0 à C4 – Pas besoin d’autorisation particulière |
Spécifique | Modéré | – Vols en « hors vue » – Vols en agglomération ou à proximité d’aérodromes – Nécessite une déclaration ou une autorisation |
Certifiée | Élevé | – Opérations à risque élevé (transport de personnes ou de marchandises dangereuses) – Exigences de sécurité très strictes |
Cette nouvelle réglementation a entraîné des changements majeurs, notamment pour les drones de moins de 250 grammes, qui représentent la grande majorité des appareils utilisés par les passionnés. C’est sur ces modèles que se concentrent les principales évolutions.
L’impact de la réglementation sur les drones de moins de 250 grammes
Jusqu’au 31 décembre 2022, les drones de moins de 250 grammes bénéficiaient d’un régime particulier, étant classés dans la sous-catégorie A1 Limitée. Cela leur permettait de voler à proximité des personnes, de survoler des bâtiments et même de survoler des personnes de manière involontaire, à condition d’interrompre rapidement le vol.
Mais à partir du 1er janvier 2023, les choses se compliquent pour ces petits appareils. Désormais, s’ils n’ont pas de marquage CE indiquant leur classe, ils seront classés dans la sous-catégorie A1, avec des contraintes beaucoup plus strictes :
- Ils ne pourront plus voler à proximité des personnes
- Ils devront respecter une distance de sécurité de 150 mètres par rapport aux zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives
En clair, les possibilités offertes par ces petits drones vont être grandement réduites, ce qui soulève de nombreuses interrogations chez les utilisateurs.
Les espoirs d’un report de l’application de la réglementation
Cependant, tous les espoirs ne sont pas perdus. En effet, un report d’un an de la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation est actuellement à l’étude. Cela permettrait de laisser un sursis appréciable aux utilisateurs de ces appareils.
Par ailleurs, la Commission européenne pourrait également amender le texte pour permettre à ces drones de continuer à bénéficier d’une plus grande souplesse dans les zones survolables. Les décisions à ce sujet sont attendues pour l’année prochaine.
Des réglementations toujours plus contraignantes
Au-delà des drones de moins de 250 grammes, la tendance générale est à une réglementation de plus en plus contraignante pour l’ensemble des utilisateurs de drones, qu’ils soient amateurs ou professionnels.
Ainsi, l’enregistrement des pilotes et des drones est désormais obligatoire, avec la nécessité d’apposer un numéro d’identification sur l’appareil. Des formations théoriques et pratiques sont également requises pour pouvoir piloter certaines catégories de drones.
De plus, de nouvelles restrictions géographiques sont mises en place, interdisant le survol de zones sensibles comme les aéroports, les centrales nucléaires ou les prisons. La surveillance du respect de ces règles est également renforcée, avec la possibilité de sanctions en cas d’infraction.
Un durcissement qui inquiète les passionnés
Cette évolution de la réglementation, couplée à la complexité croissante des textes, suscite de nombreuses inquiétudes chez les passionnés de drones, qu’ils soient amateurs ou professionnels.
Certains y voient une volonté de restreindre progressivement l’utilisation des drones, au point de les réserver uniquement aux professionnels. D’autres craignent que la multiplication des règles ne finisse par décourager les particuliers de se lancer dans cette pratique.
Face à ces préoccupations, les autorités assurent vouloir trouver un juste équilibre entre l’encadrement nécessaire de l’utilisation des drones et le maintien d’un cadre permettant aux passionnés de continuer à pratiquer leur loisir. Reste à voir si les prochaines évolutions réglementaires sauront répondre à ces attentes.
Conclusion
L’essor fulgurant des drones civils a conduit les pouvoirs publics à mettre en place une réglementation de plus en plus stricte, afin de garantir la sécurité des vols et prévenir les risques d’utilisations malveillantes. Avec l’entrée en vigueur de la réglementation européenne, les drones de moins de 250 grammes, qui représentent la majorité des appareils en circulation, font l’objet de nouvelles contraintes susceptibles de réduire fortement leurs possibilités d’utilisation.
Bien que des assouplissements ou reports de l’application de ces mesures soient envisagés, la tendance générale est à un durcissement de l’encadrement de l’utilisation des drones, que ce soit pour les amateurs ou les professionnels. Cette évolution soulève de nombreuses interrogations et inquiétudes chez les passionnés, qui craignent de voir leur loisir progressivement restreint.
Face à ces enjeux, les autorités devront donc trouver un équilibre délicat entre la nécessaire sécurisation de l’espace aérien et le maintien d’un cadre permettant aux utilisateurs de drones de continuer à pratiquer leur passion dans de bonnes conditions.
Tableau récapitulatif des principales caractéristiques des classes de drones
Classe | Masse max. au décollage | Hauteur max. | Caractéristiques |
---|---|---|---|
C0 | 250 g | 120 m | – Survol des personnes autorisé (sauf regroupements) – Vol à vue uniquement |
C1 | 900 g | 120 m | – Survol des personnes autorisé avec accord écrit – Vol à vue uniquement |
C2 | 4 kg | 120 m | – Vol à distance min. 150 m des zones peuplées – Vol à vue uniquement |
C3 | 25 kg | 120 m | – Vol à distance min. 150 m des zones peuplées – Vol à vue uniquement |
C4 | 25 kg | 120 m | – Vol à distance min. 150 m des zones peuplées – Pas de système de contrôle automatique – Mode vol lent max. 5 m/s – Système de géovigilance |
C6 | – | – | – Drone destiné au vol selon le scénario STS-02 – Mode vol lent max. 5 m/s – Système de géovigilance – Outils de contrôle position, vitesse, hauteur, etc. |
Tableau récapitulatif des sous-catégories de la catégorie Ouverte
Sous-catégorie | Principales caractéristiques |
---|---|
A1 | – Drones de moins de 250 g – Survol des personnes autorisé |
A2 | – Drones de moins de 4 kg – Vol à distance min. 30 m (ou 5 m en mode basse vitesse) des personnes |
A3 | – Drones de moins de 25 kg – Vol à distance min. 150 m des zones peuplées |
En résumé, la nouvelle réglementation européenne sur les drones apporte de nombreux changements, notamment pour les appareils de moins de 250 grammes, qui représentent la grande majorité des drones utilisés par les passionnés. Si certains assouplissements sont encore envisagés, la tendance générale est à un durcissement de l’encadrement de l’utilisation des drones, dans un objectif de sécurité aérienne et de prévention des usages malveillants. Face à ces évolutions, les autorités devront trouver un équilibre délicat entre ces impératifs et le maintien d’un cadre permettant aux utilisateurs de continuer à pratiquer leur loisir dans de bonnes conditions.
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