Ce fut un été particulier dans une ville européenne au charme ancien, où les cliquetis familiers des valises à roulettes se sont tus dans les ruelles pavées. Dubrovnik, joyau de l’Adriatique, a choisi de bannir ces bagages roulants de son centre historique pour répondre à une inquiétude grandissante : l’envahissement sonore et existentiel des voyageurs au cœur de ses trésors patrimoniaux. Mais d’où vient cette interdiction, et que révèle-t-elle sur notre rapport au voyage, aux espaces piétons et à la cohabitation entre tradition et modernité ?
Dubrovnik entre passé et présent : quand les bagages se font ennemis du patrimoine
À première vue, la valise à roulettes ne semble qu’un allié du voyageur moderne, une invention pratique depuis 1972, qui a révolutionné le transport des bagages. Pourtant, dans cette cité médiévale où chaque pavé raconte une histoire, ces petites roues ont fini par résonner trop fort. Dubrovnik, avec son centre fortifié classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, voit ses ruelles étroites et pavées transformées en scène sonore où le bruit métallique des valises devient un véritable enjeu pour ses habitants.
La vieille ville se remplit chaque été d’un flot toujours plus dense de touristes, +46 % depuis l’an dernier, venus admirer ses remparts, ses ruelles sinueuses et son architecture au charme intact. Pourtant, cette affluence ne va pas sans tensions. Les riverains, souvent à bout, déplorent le va-et-vient incessant des valises à roulettes sur le pavé sonore, un bruit qui résonne du matin au soir, effaçant parfois la douce sérénité autrefois associée à ces lieux.
Face à cette montée en puissance du tourisme et à la saturation manifeste de ses espaces piétons, la municipalité de Dubrovnik, sous la houlette de son maire, Mato Franković, a opté pour une mesure radicale : l’interdiction pure et simple des valises à roulettes dans le centre historique, dès cet été.
Ce choix soulève naturellement la question de l’équilibre entre l’accueil des visiteurs et le respect de la qualité de vie locale, mais aussi plus largement sur la place que la modernité doit ou peut avoir dans les espaces patrimoniaux. Comment réconcilier la nécessité du voyage avec la préservation d’un calme et d’un patrimoine historique plus que fragile ?
- 🏰 Les valises à roulettes se heurtent au caractère médiéval et sonore des ruelles pavées.
- 👂 Les nuisances sonores ont un impact direct sur la vie quotidienne des habitants.
- 🛑 L’interdiction vise à préserver la quiétude du centre historique.
- 🚶♂️ Les piétons reprennent corps face à la domination des bagages sur roulettes.
C’est aussi une façon pour la ville de redéfinir la coexistence entre tourisme et habitat, en imposant des règles qui dépassent la simple logistique des déplacements.

Le son des valises : un bruit qui déchire une quiétude ancestrale
À quoi ressemble l’impact d’une valise à roulettes alignée sur des pavés anciens ? Un bruit qui n’a rien d’anodin. Ce cliquetis métallique martèle indéfiniment la pierre, transformant l’ordinaire en une forme d’agression sonore.
Ce n’est pas simplement une question d’inconfort passager : le bruit a une présence envahissante qui affecte l’atmosphère même d’un lieu. Selon de nombreuses études sur les nuisances sonores urbaines en 2025, ce type de bruit, répétitif et intempestif, augmente le stress des riverains et diminue leur qualité de vie. Au cœur de Dubrovnik, ce phénomène s’amplifie d’autant que le tourisme ne faiblit pas.
Le maire a ainsi mis en place des dispositifs mesurant le volume sonore des terrasses et de la circulation, accompagnés par des mesures plus larges pour réguler la vie nocturne, avec notamment la fermeture temporaire de certains bars trop bruyants. La cause du tapage nocturne ne se limite plus aux seules activités festives ; elle inclut désormais les trajets diurnes de voyageurs qui, poussant leurs valises, ne réalisent pas l’impact sonore qu’ils génèrent.
- 🔊 Bruit constant des valises sur les pavés : une source inattendue de pollution sonore.
- 🛎️ Mesure du bruit dans les espaces publics, pour mieux cibler les interventions.
- 🌃 Fermeture temporaire de certains lieux pour apaiser le centre-ville la nuit.
- 🤝 Tentative de dialogue avec les commerçants et habitants pour gérer le volume sonore.
Cette lutte contre le bruit réveille ainsi le débat sur la manière dont les espaces publics historiques doivent être gérés et accessibles. L’interdiction de la valise à roulettes surpasse le simple détail et devient élément symbolique de cette bataille entre calme et agitation, entre respect du patrimoine et envies expansives du tourisme de masse.
Tourisme de masse et interventions urbaines: comment gérer l’afflux ?
Dubrovnik, au fil des dernières années, a vu son attractivité touristique bondir, avec près d’1,3 million de visiteurs annuels, contre seulement 44 000 habitants permanents. Ce déséquilibre pose la question de la soutenabilité d’un tel engouement.
Face à l’évidence d’une saturation, la municipalité n’a pas cherché à restreindre drastiquement le nombre de touristes mais plutôt à encadrer leur comportement pour que cohabitent habitant et visiteur. Le choix d’interdire les valises à roulettes dans les ruelles n’est qu’un volet d’un plan plus large, intégrant la limitation des horaires de livraisons motorisées, la modulation du bruit dans les espaces publics et la mise en place de consignes visant à désengorger la vieille ville.
La ville prévoit de nouveaux dispositifs logistiques destinés à alléger la charge du voyageur : de vastes espaces de stockage situés à l’entrée du centre, où les touristes pourront déposer leurs bagages qui seront ensuite convoyés directement à leurs logements, évitant ainsi le bruit et la gêne sur place.
- 📦 Création de consignes bagages à l’entrée de la vieille ville.
- 🚚 Régulation stricte des livraisons motorisées, avec des horaires limités.
- ⚠️ Surveillance renforcée par les agents municipaux, sans application immédiate d’amendes.
- 🎒 Sensibilisation des touristes sur leurs comportements et impacts.
Ce dispositif invite à réfléchir à la manière dont nos déplacements, les modes de transport et nos habitudes liées aux bagages influencent la qualité de l’expérience urbaine, tant pour les habitants que pour les visiteurs. On est face à un enjeu de régulation qui dépasse la simple interdiction, invitant à repenser profondément la relation entre mobilité, confort et respect des espaces publics.

Porter ou rouler ? : la nouvelle pratique imposée aux voyageurs
L’obligation, dès cet été, pour les touristes de porter leur valise à la main dans le centre historique de Dubrovnik bouleverse les habitudes. Cette mesure, loin d’être anodine, implique une contrainte physique réelle mais aussi psychologique.
Les voyageurs prennent conscience, malgré eux, du poids de leurs bagages et du temps nécessaire pour s’adapter à ces rues tortueuses et pavées. Plus question de glisser aisément une valise derrière soi, il faut maintenant compter sur sa force, sa rigueur et un certain art de la gestion de ses effets personnels en déplacement.
Cette nouveauté transforme une aventure ordinaire en un défi physique, qui questionne également les infrastructures disponibles. Le fait que la ville mette en place un système de stockage temporaire avec livraison à l’hôtel offre une solution originale, même si elle engage à une coût supplémentaire pour le voyageur. C’est la fin d’un confort immédiat au profit d’une meilleure qualité de vie collective.
- 💪 Obligation de porter les valises, ce qui modifie le rythme du voyageur.
- 🏷️ Système de consignes à bagages avec livraison sur destination prévue.
- ⏰ Une mesure temporaire, mais loin d’être une simple contrainte.
- ⚖️ Un équilibre compliqué entre commodité individuelle et respect collectif.
Paradoxalement, cette réorganisation du voyage interroge la manière dont le tourisme moderne articule liberté et responsabilité vis-à-vis des lieux visités. L’effort demandé invite à s’interroger sur ce que le voyage doit coûter, au-delà du budget classique : en termes d’énergie, d’attention et d’adaptation physique.
Touristes et locaux : la cohabitation à l’épreuve des règles en centre-ville
Au-delà de l’interdiction des valises à roulettes, Dubrovnik s’inscrit dans une dynamique plus large de régulation des comportements touristiques. Le maire Mato Franković, dans sa volonté d’apaiser la ville, a intégré plusieurs consignes pour rendre la vie plus supportable aux habitants comme aux visiteurs.
Des règles simples mais révélatrices :
- 🐕 Interdiction stricte de promener son chien sans laisse dans les rues étroites.
- 🚭 Défense de jeter mégots et déchets dans les espaces publics.
- 👕 Obligation de couvrir son buste, bannissant la déambulation torse nu hors plage.
- 📢 Contrôles via vidéo et campagnes de sensibilisation à bord des avions et bateaux.
La volonté ici n’est pas seulement d’imposer, mais de convaincre pour un vivre-ensemble plus respectueux, où tourisme rime avec attention et conscience des environnements visités. Une approche qui se veut pédagogique, puisque la municipalité ne prévoit pas d’amendes pour l’instant mais compte sur la responsabilisation des visiteurs.
Cette politique illustre le dilemme contemporain : comment ménager le fragile équilibre entre accueil chaleureux et protection du patrimoine vivant ? Comment éviter que les touristes ne soient perçus comme des envahisseurs plutôt que comme des contributeurs à la vitalité d’une ville ?

La ville comme laboratoire des nouvelles formes d’hospitalité
Dans ce contexte, Dubrovnik agit presque comme un laboratoire, expérimentant des modèles où le tourisme de masse est encadré intelligemment pour préserver la qualité de vie. La politique conduite n’est pas figée : elle mêle innovation, pédagogie et contrôle strict.
- 🔍 Surveillance renforcée sans sanctions immédiates pour responsabiliser.
- 🎥 Campagnes de sensibilisation sur les transports, les comportements, les déchets.
- 🛴 Transition vers des véhicules électriques pour les livraisons en centre-ville.
- 🌍 Implication locale et dialogue pour mieux comprendre les enjeux.
Les touristes, confrontés à ces contraintes, sont invités à repenser leur manière de voyager, à s’engager plus pleinement dans un tourisme durable qui ne sacrifie pas l’authenticité au profit du confort absolu.
Impacts sur le tourisme et perspectives futures
Cette interdiction d’une pratique devenue quasi universelle interroge aussi l’avenir du tourisme en milieu patrimonial. Quel message cela envoie-t-il aux visiteurs ? Faut-il repenser complètement la manière d’aborder le voyage et le transport des bagages en centre-ville ?
Dubrovnik pourrait préfigurer un tournant pour les villes européennes confrontées à des problématiques similaires : réconcilier authenticité patrimoniale, confort du voyageur, et respect de la vie locale.
Une telle démarche pourrait encourager :
- 🚶♀️ Une mobilité plus douce et raisonnée dans les zones touristiques.
- 📦 Des infrastructures innovantes de gestion des bagages et des flux.
- 🎯 Un tourisme plus conscient, où le respect de l’environnement urbain devient une norme collective.
- 🎒 Une redéfinition des critères de confort pour le voyage, privilégiant l’adaptation au lieu plus que l’universalité des habitudes.
À l’heure où les transports en commun cherchent aussi à s’adapter à cette nouvelle donne, la démarche de Dubrovnik ouvre un débat plus large sur les règles qui doivent gouverner nos déplacements en ville. Elle invite les voyageurs à moins imposer leurs habitudes, à accepter de porter un peu plus pour préserver un bien commun bien plus précieux que le simple confort immédiat.
Valises à roulettes et réglementations urbaines : un avenir partagé ?
Si Dubrovnik est pionnière dans cette initiative, elle s’inscrit toutefois dans une tendance européenne où les villes cherchent à gérer la forte fréquentation touristique sans sacrifier leur identité ni le confort de leurs habitants.
Des villes comme Amsterdam ont déjà expérimenté des interdictions similaires dans certains quartiers pavés, parfois avec la mise en place de panneaux rappelant aux voyageurs qu’il est interdit de traîner des valises à roulettes, ce qui illustre bien la tension constante entre mobilité moderne et protection du patrimoine urbain.
La décennie à venir pourrait voir se multiplier ces réglementations visant, non pas à restreindre le voyage — ce qui serait contre-productif — mais à réinventer les manières même de voyager, de transporter ses bagages, et parfois, de se déplacer comme piéton dans des espaces conçus pour un autre rythme.
- 🚦 Adaptation des villes aux contraintes du tourisme de masse.
- 🌐 Expérimentations de solutions hybrides entre innovation technique et respect historique.
- ⚖️ Réflexions sur les droits des piétons face aux besoins des voyageurs.
- 💡 Perspectives sur les transports en commun et la logistique urbaine future.
Le cas de Dubrovnik pose la question : le voyage doit-il toujours se plier aux impératifs du lieu visité, ou est-ce au territoire qu’il revient de s’adapter aux désirs modernes ?

Une transformation du voyage à portée humaine et environnementale
Le choix de Dubrovnik rappelle que le voyage, même s’il se modernise, reste une expérience humaine au contact d’espaces sensibles et fragiles. En interdisant temporairement les valises à roulettes, la ville invite chacun à ré-évaluer ce que représente l’acte de voyager.
Plutôt que de céder à la facilité, porter son bagage devient une façon inédite de s’immerger dans une ville, de mesurer physiquement les distances, et d’interroger ce que l’on emporte réellement avec soi. Cette suspension du confort mécanique au profit d’un effort personnel permet de renouer, à sa manière, avec la dimension humaine du déplacement.
Enfin, cette mesure symbolique s’inscrit aussi dans une logique de réduction de la pollution sonore, un enjeu environnemental encore trop peu abordé dans le secteur du tourisme urbain et des transports. Moins de roues, c’est aussi moins de bruit, moins d’usure des infrastructures, et une meilleure qualité de vie pour tous.
- 🌿 Encouragement à un tourisme plus respectueux de l’environnement urbain.
- 💼 Retour à une expérience de voyage plus physique et consciente.
- ♻️ Moins de nuisances sonores dans un centre historique sensible.
- 🤲 Invitation à repenser notre rapport aux bagages et à la mobilité.
Quoi qu’il en soit, cette décision audacieuse en Croatie ne manquera pas de faire réfléchir les voyageurs et urbanistes sur la manière dont villes et visiteurs peuvent se réinventer ensemble à l’horizon des prochaines années.
Questions que suscite cette mesure : vers d’autres interdictions ?
Cette interdiction soulève naturellement plusieurs interrogations fondamentales sur la manière dont nous imaginons nos déplacements en villes touristiques :
- ❓ Les valises à roulettes seront-elles bientôt bannies d’autres centres historiques ?
- ❓ Comment adapter les transports en commun pour mieux accueillir des voyageurs plus ‘lourds’ physiquement ?
- ❓ Cette mesure est-elle une forme de résistance au tourisme de masse, ou simplement un appel à un changement de comportement ?
- ❓ Quels impacts sur les commerces locaux et les services de livraison, qui doivent s’adapter à de nouvelles contraintes ?
En creusant ces questions, on mesure l’étendue des défis auxquels font face les villes européennes dans leur gestion de l’espace urbain et du tourisme. Le cas dubrovnikais nous montre que, parfois, la réponse ne se trouve pas dans un refus radical du tourisme, mais dans son élaboration patiente et rigoureuse, où le respect de l’autre et du lieu se conjuguent pour tenter de dessiner un avenir plus harmonieux.
Une invitation ouverte à repenser le voyage lui-même
Peut-être au-delà des querelles entre anciens et nouveaux, cette décision résonne comme un questionnement plus profond : pourquoi voyageons-nous, et quelle place voulons-nous que nos bagages prennent dans cette expérience ? Peut-on envisager un tourisme qui ne soit plus seulement une consommation rapide des lieux, mais un véritable dialogue avec eux ?
- 🏞️ Voyage comme rencontre physique et sensorielle.
- 📦 Repenser les bagages comme élément du respect territorial.
- 🕰️ Aller à contre-courant d’une mobilité toujours accélérée.
- 🤔 Remettre en question nos attentes de confort face aux réalités du patrimoine.
Un tel détour par une ville européenne comme Dubrovnik nous rappelle que parfois, en cessant de « rouler » sur nos habitudes, on se rapproche d’une forme plus authentique et durable de voyage.
Questions fréquentes sur l’interdiction des valises à roulettes à Dubrovnik
- Pourquoi Dubrovnik a-t-elle interdit les valises à roulettes dans son centre-ville ?
Pour réduire les nuisances sonores causées par le bruit des roues sur les pavés et préserver la quiétude du centre historique. - Les touristes sont-ils sanctionnés s’ils ne respectent pas l’interdiction ?
Pour l’instant, la mairie privilégie la pédagogie et le rappel à l’ordre plutôt que les amendes. - Comment les voyageurs peuvent-ils gérer leurs bagages sans valises à roulettes ?
La ville met en place des consignes pour déposer les bagages à l’entrée du centre-ville, avec un service de livraison jusqu’aux hébergements. - Cette mesure concerne-t-elle tous les visiteurs ou seulement certains types de bagages ?
L’interdiction s’applique spécifiquement aux valises avec roulettes dans le centre historique. - Cette décision pourrait-elle être adoptée par d’autres villes européennes ?
Certaines villes pavées ont déjà expérimenté des mesures similaires, et cette tendance pourrait s’étendre.
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