Tous les jours je me réveille avec cette même sensation de flottement. Comme si, après avoir vibré au rythme des barbecues et des rires estivaux, un silence pesant s’était installé. La chaleur m’a laissé le souvenir d’une vie pleine de couleurs, mais maintenant, tout semble terne et monotone. Ce vide qui s’est insinué en moi ne fait que grandir.

Je me demande souvent comment on arrive à perdre la flamme aussi vite. Les soirées à refaire le monde autour d’un verre ont disparu, remplacées par des journées de travail sans fin. Et dans ce tourbillon, nos amitiés se sont diluées comme un nuage de fumée au vent. Qui peut prétendre être épanoui quand la routine nous engloutit ? Les passions, si vibrantes sous le soleil, deviennent fantomatiques sous ce ciel grisâtre.

J’essaie de trouver des raisons de sortir du lit chaque matin, mais ça devient compliqué. Le frisson du neuf se transforme rapidement en nostalgie ; chaque événement marquant est suivi par un creux immense. À l’approche des jours plus froids, il faut pourtant trouver une manière de rallumer cette flamme vacillante.

Est-ce qu’on doit seulement attendre que ça passe ou chercher activement à remonter la pente ? Peut-être que cela passe par un retour aux fondamentaux : s’autoriser à ressentir sans crainte du jugement, provoquer ces rencontres audacieuses malgré la météo maussade. Écrire quelque chose sur cette page blanche qui attend depuis trop longtemps dans ma tête pourrait être une première étape. Ou simplement appeler un vieux pote pour aller voir un concert ensemble.

La quête de sens n’a pas besoin d’être épique ; parfois elle réside dans ces petites actions quotidiennes qui redonnent goût aux choses simples et rappellent combien il est important d’entretenir les relations humaines avant qu’elles ne s’éteignent complètement. Alors voilà mon dilemme : entre la lassitude ambiante et l’envie désespérée de revivre des instants pétillants, où se trouve l’équilibre ?