Le Coran, texte central de l’Islam, intrigue autant qu’il fascine. Qui est l’artisan de ces paroles d’une rare intensité, louées pour leur beauté et leur profondeur ? Si l’on s’attarde sur cette question, l’enjeu dépasse la simple curiosité : comprendre la genèse du Coran, c’est aussi plonger au cœur de l’histoire du livre, de la mémoire collective, et d’un rapport au sacré qui façonne des milliards d’âmes. Entre tradition orale, manuscrits anciens, et débats exégétiques, cette quête à la source du Coran soulève plus de mystères que de certitudes affichées.
Dans ce voyage, il ne s’agit pas de trancher rapidement, ni d’établir un dogme inertie. Plutôt de confronter les récits, d’explorer les angles souvent négligés, et d’essayer de saisir le fragile équilibre entre la narration divine et l’histoire humaine qui entoure ce texte. Comment les révélations – ces fragments déposés dans la mémoire et l’oralité – ont-elles traversé le temps ? En quoi l’histoire des manuscrits coraniques nourrit-elle le dialogue entre croyance et critique biblique ? Quelle place occupe Mahomet dans ce processus, lui qui, selon toutes les sources, était illettré ?
Qui est derrière le Coran ? Dévoiler l’énigme de l’origine du texte sacré de l’Islam
Quand on s’attarde à la question « Qui a vraiment écrit le Coran ? », il est invité à regarder d’abord la trajectoire singulière de ce texte. La tradition musulmane enseigne que cette œuvre n’est pas née de la plume d’un homme, mais qu’elle est la révélation directe d’Allah transmise par l’intermédiaire de l’ange Gabriel au prophète Mahomet.
Mahomet, personnage historique et figure centrale de l’Islam, était réputé illettré – il ne savait ni lire ni écrire. Ce fait est largement documenté dans plusieurs sources musulmanes et non musulmanes contemporaines de l’époque. Dès lors, il est impossible de lui attribuer la composition matérielle du Coran, autrement dit, le geste d’écrire le texte. Ce point fondamental renforce la singularité du Coran, entre mémoire orale et fixation écrite.
Cette réalité oblige à redéfinir la question : ce n’est pas tant de savoir qui a écrit le Coran, mais qui l’a d’abord récité et comment ce texte a-t-il été assemblé.
- 📜 Révélation progressives : les versets du Coran furent révélés sur une période de 23 ans, apportant un nouveau rythme à l’histoire religieuse de l’Arabie du VIIe siècle.
- 📖 Mémoire collective : les compagnons de Mahomet jouèrent un rôle essentiel en mémorisant et récitant ces versets, assurant la transmission fidèle de ce texte sacré.
- ✍️ Fixation écrite : au fur et à mesure, certains passages furent consignés sur différents supports matériels (peaux d’animaux, feuilles de palmier, pierres), notamment sous les instructions du prophète lui-même.
Cette coexistence orale-écrite explique pourquoi le Coran est encore souvent appelé « la récitation » plutôt que « le livre », car il privilégie la parole sacrée portée par la voix et la mémoire.

La tradition orale : comment le Coran s’est transmis avant d’être écrit
L’oralité est la clé pour comprendre le lien entre Mahomet et le Coran. Avant même d’exister en tant que manuscrit, le Coran fut d’abord une expérience auditive et une pratique de mémorisation qui s’inscrit dans une culture arabe déjà très orale.
Dans un désert où la communication se faisait principalement par la voix, le rythme et la répétition occupaient une place essentielle pour fixer les messages. Les premiers disciples de Mahomet, appelés les compagnons, n’étaient pas de simples témoins passifs, mais des acteurs vivant ce moment de révélation en pleine intensité.
- 🗣️ Mémorisation rigoureuse : les compagnons récitaient les versets sans cesse, intégrant le Coran dans leur vie quotidienne.
- 📚 Enseignement oral : Mahomet lui-même apprenait, répétait et corrigeait la récitation, assurant une stabilité du message transmis.
- 🔄 Transmission intergénérationnelle : le Coran fut ainsi transmis de génération en génération par la voix, avant toute fixation sur support matériel.
Cette méthode invite à une réflexion plus large : la parole ici est non seulement l’expression verbale, mais devient un vecteur sacré d’une révélation. Cette spécificité oblige à repenser la notion même d’écriture et d’auteur telles qu’on les conçoit habituellement en Occident.
La mise par écrit du Coran : entre précaution et nécessité
Alors que l’Islam s’étendait rapidement au-delà de l’Arabie, la volonté de conserver fidèlement le texte du Coran poussa vers la fixation écrite. Néanmoins, ce passage n’a jamais été un acte banal : il était chargé d’une dimension sacrée.
Mahomet lui-même ordonna que soient consignés par écrit les versets révélés, confiant cette tâche à des scribes qui gravaient ou écrivaient sur des supports variés. Mais ces écrits devaient rester subordonnés à la récitation orale : c’est elle qui garantissait la cohérence, la prononciation, et le sens.
- 📝 Supports divers : peaux de bêtes, feuilles de palmier, pierres (chacun de ces supports avait ses limites et ses qualités).
- 👥 Scribes choisis : des spécialistes de la langue et de l’écriture furent mobilisés pour éviter toute erreur formelle dans la transcription.
- 🔗 Ordre des versets : la compilation suivait les instructions de l’ange Gabriel, assurant la structure même du texte.
Cette coexistence orale-écrite est cruciale, car elle souligne que l’écriture du Coran ne fut jamais un travail d’auteur isolé semblable à celui d’un écrivain ordinaire. L’écriteur ici est le scribe qui fixe la parole divine, fidèle à un modèle qu’il ne peut modifier.

La révélation au prophète Mahomet, un échange au cœur de l’histoire islamique
Mahomet occupe une place unique et paradoxale dans cette histoire. Réputé analphabète, il fut pourtant le conseiller et le récipiendaire des révélations d’Allah, transmises par l’ange Gabriel. La relation prophète-Coran est fondée sur un échange qui dépasse la simple communication humaine.
Les versets du Coran sont perçus comme la parole divine même, dictée au prophète qui la reçoit, la comprend et la transmet fidèlement. Si la personne historique de Mahomet n’a jamais pris la plume, il est pourtant au centre du processus, de la manifestation vocale jusqu’à l’organisation des passages révélés.
- 🌟 Révélations fragmentées : au fil des ans, Mahomet reçut les versets en portions inégales, éclairant des problématiques sociales, morales, spirituelles.
- 🎤 Transmission orale : il récitait les versets à ses compagnons, qui les mémorisaient avec attention.
- 🕊️ Rôle dans l’assemblage : Mahomet transmit aussi l’ordre des versets, conformément aux instructions reçues de l’ange.
Ces éléments nous rappellent combien la réception du Coran est une expérience d’une complexité éclatante, mêlant histoire, foi, et méthode de sauvegarde dans un monde en pleine mutation.
Les manuscrits coraniques : témoins historiques d’une transmission scrupuleuse
Grâce aux découvertes archéologiques et aux études sur les manuscrits anciens, l’histoire du Coran se dévoile également à travers ses écrits. Ces sources permettent de questionner la constance du texte depuis les premiers siècles de l’Islam jusqu’à aujourd’hui.
Les manuscrits les plus anciens, parfois fragmentaires, exposent une écriture aux formes parfois fluctuantes, mais l’essentiel du message reste stable, ce qui témoigne d’une tradition scrupuleuse. Ces documents rejoignent aussi un dialogue nourri avec la critique biblique, qui elle aussi analyse la transmission de textes sacrés.
- 📜 Manuscrits anciens : fragments découverts en différents lieux témoignent d’un texte toujours fidèlement préservé.
- 🧐 Comparaison avec d’autres traditions : les similitudes et différences avec la Bible et la Torah invitent à repenser les origines des traditions monothéistes.
- 📖 Transmission et exégèse : l’étude continue des manuscrits alimente une exégèse islamique riche et complexe.
Cette dynamique fait du Coran un texte en dialogue avec le temps, oscillant entre permanence et relecture, incarnation sacrée et objet d’étude.

La complexité de la critique biblique face à la genèse du Coran
La critique biblique, méthode historique appliquée à l’étude des textes religieux, n’épargne pas le Coran. Depuis les années 1970, les chercheurs arabes et occidentaux contribuent à une analyse rigoureuse de ses origines, questionnant parfois la tradition classique.
Pourtant, contrairement à la Bible, le Coran ne semble pas résulter d’une compilation hétérogène d’auteurs humains, mais d’une révélation continue et organisée. Cette singularité remet en cause les cadres classiques de la critique textuelle et interpelle, invitant à une remise en perspective constante, sans jamais exclure totalement l’hypothèse de contributions humaines dans sa rédaction finale.
- 🔍 Approche historique : explorer les sources, conditions et contexte de la rédaction.
- 🌐 Mélange de traditions : certains chercheurs soulignent l’influence possible de textes antérieurs, mais sans jamais prouver une origine humaine exclusive.
- 🤔 Zone grise : la genèse du Coran reste un mystère ouvert, entre foi, histoire et exégèse.
Cette tension nourrit un débat sans fin, à la croisée des disciplines et des cultures, invitant le lecteur à s’interroger sur ce que signifie vraiment « écrire » un livre sacré.
Le rôle des compagnons dans la préservation et la diffusion du Coran
Les compagnons de Mahomet, ces figures clés de l’Islam naissant, furent bien plus que des témoins. Ils participèrent activement à la transmission, en conservant dans leur mémoire et parfois sur des supports écrits les versets révélés. Ce double mode de conservation posait les bases d’une fidélité remarquable.
De génération en génération, cette tradition s’est perpétuée, et aujourd’hui encore, la mémorisation du Coran reste une pratique vivante partout dans le monde musulman.
- 🧠 Mémorisation individuelle : des millions de musulmans apprennent le Coran par cœur, dernière trace vivante de cette tradition ancienne.
- 📜 Copies manuscrites : compilations initiales formalisant l’ensemble du texte sous l’autorité des premiers califes.
- 🌍 Diffusion mondiale : à travers les siècles, le Coran s’est imposé partout, grâce à ce travail collectif.
Cette remarquable chaîne de transmission interpelle la notion même d’authenticité, d’autorité et de continuité dans le texte sacré.

Réflexion finale sur la complexité de la question « Qui a écrit le Coran ? »
La question de savoir qui a écrit le Coran se révèle être un véritable voyage au cœur d’un texte sacré devenu objet d’étude et de foi. Plus qu’un simple auteur, ce sont une multitude d’acteurs — prophète, compagnons, scribes, mémorisateurs — qui participèrent à sa venue au monde sous sa forme actuelle.
Entre révélation divine proclamée et transmission humaine, la frontière reste mouvante. Elle interroge la définition même du texte sacré et les moyens par lesquels il s’inscrit dans la mémoire collective de l’Islam.
- 🔄 Interaction divine et humaine : un processus dynamique, entre parole inspirée et codification.
- ⏳ Longue histoire : une transmission qui dépasse les siècles sans rupture majeure.
- 🔍 Invitation à la réflexion : la question ne se ferme jamais, elle reste un champ d’exploration pour qui veut comprendre la relation entre sacré, histoire et écriture.
Pour ceux que cette exploration passionne, la question des horaires des prières, du Ramadan 2025 ou encore de la tradition rituelle viennent enrichir cette compréhension. N’hésitez pas à consulter notre article sur les horaires des prières musulmanes ou découvrir les réflexions sur le Ramadan 2025.
Questions fréquemment posées sur l’écriture et la transmission du Coran
- Le prophète Mahomet a-t-il écrit le Coran ?
Non, Mahomet était illettré et n’a jamais écrit le Coran. Il le reçut par révélation et le transmit oralement à ses compagnons. - Comment le Coran a-t-il été préservé à travers les siècles ?
Par la mémorisation collective rigoureuse, la récitation orale, et la consignation progressive sur manuscrits divers. - Les manuscrits coraniques anciens contiennent-ils des différences avec la version actuelle ?
Les études montrent une remarquable stabilité, bien que quelques variantes mineures existent, témoignant d’un soin extrême dans la transmission. - Existe-t-il des influences d’autres textes religieux sur le Coran ?
Des similitudes thématiques sont établies, mais le Coran reste un texte unique dans sa forme et sa composition, selon les spécialistes. - Le Coran peut-il être comparé à la Bible dans sa genèse ?
Si les deux textes sont sacrés et placés au cœur de traditions monothéistes, leurs modes de constitution et transmission diffèrent profondément.
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