Dans un monde tissé de connexions numériques incessantes, nos émotions se métamorphosent, s’expriment à la croisée du corps, de l’esprit et de la technologie. Parmi ces sentiments étranges, deux semblent émerger avec une intensité particulière : la basorexie, cette impulsion mystérieuse qui pousse à embrasser sans pouvoir résister, et la ringxiety, cette anxiété née des notifications fantômes, vestige de notre berceau numérique. Que nous racontent-elles sur notre rapport au monde, à l’autre et à nous-mêmes ? Sont-elles simples curiosités psychologiques ou révélateurs d’une société digitale en mutation ?
La basorexie : questionner le désir irrésistible d’embrasser
La basorexie, ce terme peu familier qui désigne l’envie incontrôlable d’embrasser, intrigue autant qu’elle interpelle. À première vue, ce besoin semble anodin, presque joyeux. Pourtant, sa nature impérieuse trouble : pourquoi ce désir surgit-il soudain, parfois intense au point de devenir obsessionnel ? Ce phénomène n’est pas simplement un trait romantique exacerbé, il soulève la question des émotions profondes qui nous habitent et de la manière dont elles s’incarnent dans des gestes.
Pour mieux saisir cette émotion, explorons ses racines. La basorexie pourrait être en partie un reflet de nos besoins émotionnels profonds. La solitude, le stress ou encore une anxiété sourde nourrissent parfois ce mouvement du corps vers l’autre. Ainsi, le baiser, geste intimement social et affectif, devient une réponse corporelle à un vide intérieur. Il ne s’agit plus seulement d’un échange d’affection, mais d’une tentative de combler un manque ressenti avec une urgence presque physique.
Cette impulsion peut aussi être considérée à la lumière des neurosciences. Le cerveau libère lors du baiser des substances chimiques comme l’ocytocine et la dopamine, hormones du plaisir et de l’attachement. On comprend alors que la basorexie pourrait être une sorte d’appel, viscéral, à ces sensations de bien-être, parfois recherchées avec tant d’ardeur qu’elles submergent la réflexion et la raison. C’est un point où désir, biologie et émotion s’imbriquent étroitement.
Toutefois, lorsqu’elle devient excessive, la basorexie peut se transformer en trouble du comportement. Le besoin compulsif d’embrasser peut entraîner un repli social, des incompréhensions ou du mal-être. Il existe donc à la fois un éclairage intime et clinique à cet élan. Ce paradoxe montre que nos émotions ne se laissent pas toujours enfermer dans des catégories strictes mais naviguent dans les nuances. En cela, la basorexie ouvre une porte vers la complexité des émotions humaines, celles qui semblent à la fois puissantes et invisibles.
Cette sensation rappelle que notre société, même dans sa modernité technologique, reste fondamentalement humaine, conquise par le besoin de contact, comme un rappel vibrant que la communication physique et affective fait partie intégrante de notre équilibre.
- 🧠 Basorexie : Une impulsion liée au stress, à la solitude et au besoin d’attachement physique.
- 🌿 Hormones : Libération d’ocytocine et dopamine, renforçant le plaisir et le lien social.
- ⚖️ Paradoxe : Une expression saine qui peut dériver vers une compulsivité perturbante.
- 💬 Communication non verbale : Le baiser comme langage secret de l’émotion corporelle.

Ringxiety : quand les téléphones troublent notre bien-être mental
Imaginez un instant ce scénario : vous pensez entendre votre téléphone vibrer ou sonner, mais en réalité, rien ne se passe. Cette sensation déroutante porte un nom scientifique désormais largement décrite : la ringxiety. Ce phénomène, fusion de « ring » (sonnerie) et d’ »anxiety » (anxiété), incarne la nouvelle forme d’angoisse née dans notre société hyperconnectée.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2025, un adolescent américain reçoit en moyenne 240 notifications par jour, tandis qu’un adulte en reçoit environ 144. Ce déluge continu de signaux numériques n’est pas sans conséquence. On observe une fatigue cognitive et une irritabilité croissante, mais aussi une anxiété sourde, presque invisible, qui s’installe insidieusement dans le quotidien.
Le docteur David Laramie, à l’origine du terme, explique que la ringxiety traduit cette tendance à être constamment à l’affût, prêt à répondre à des notifications qui pourraient ne jamais venir. Ce réflexe conditionné pousse à vérifier compulsivement son téléphone, créant un cercle vicieux où la présence supposée de messages s’impose au détriment de la sérénité intérieure.
Jacques Ambrose, psychiatre, souligne précisément que cette hyperstimulation entraîne une élévation du cortisol, hormone du stress, rappelant que les conséquences physiologiques ne sont pas à négliger. Ce stress numérique façonne alors une nouvelle pulsation émotionnelle, mêlant impatience, peur du manque et anxiété diffuse.
Face à ces manifestations, plusieurs stratégies simples peuvent contribuer à atténuer la ringxiety :
- 🔕 Limiter les notifications selon les moments de la journée pour préserver des plages de tranquillité.
- 📵 Mettre de côté les appareils durant les repas ou avant le coucher pour éviter une surcharge sensorielle.
- 📉 Réduire le nombre d’applications susceptibles d’envoyer des alertes inutiles ou insistantes.
- ⏰ Organiser des pauses numériques, comme un week-end sans smartphone, pour restaurer son calme intérieur.
- 🧘 Envisager un accompagnement professionnel si l’anxiété prend le pas sur la vie quotidienne.
Ces recommandations ne tendent pas à bannir la technologie, mais à en reprendre la maîtrise. Car derrière chaque notification se cache un enjeu plus large : celui du rapport que nous entretenons avec notre temps, notre attention, notre rapport aux autres.
La connexion entre ringxiety et notre physiologie émotionnelle
La ringxiety n’est pas qu’un irritant psychologique. C’est un phénomène complexe qui s’appuie sur les mécanismes biologiques du stress. Le cerveau, habituellement vigilant aux sons importants pour la survie, interprète les alertes du téléphone comme des signaux urgents. Cette réaction, adaptée à une époque où l’alerte pouvait indiquer un danger, s’est transformée avec la société numérique.
En effet, le traitement permanent d’informations et de sollicitations transforme le cerveau en un organe de réactivité accrue, parfois au détriment de sa capacité à se détendre. Ce qui hier était un avantage évolutif devient aujourd’hui une source d’épuisement. De plus, cette vigilance constante entretient une forme de dépendance, produisant une tension émotionnelle permanente.
Face à ce tableau, il faut envisager la ringxiety non seulement comme une affection individuelle, mais comme un miroir de notre époque. Nos sociétés numériques réinventent les modes de communication, mais aussi les formes d’anxiété. Elles nous incitent à réfléchir à la manière dont nous voulons gérer notre temps intérieur et notre bien-être psychique.
- 🧬 Stress biologique : Activation répétée du cortisol liée aux notifications.
- 📡 Hypervigilance : Le cerveau en mode alerte permanente face aux signaux numériques.
- 🔄 Dépendance émotionnelle : Besoin compulsif de vérification des appareils.
- 🌍 Reflet sociétal : Manifestation d’une anxiété collective propre à la société numérique.

Émotions étranges : un inventaire saisissant de notre complexité intérieure
Au-delà de la basorexie et de la ringxiety, le paysage émotionnel contemporain regorge d’émotions presque inconnues, parfois propres à certaines cultures, d’autres fois émergentes sous l’effet des évolutions sociales et technologiques. Tiffany Watt Smith, chercheuse en émotions, propose un inventaire fascinant qui répertorie plus de 154 émotions différentes.
Parmi elles, certaines illustrent des facettes inconnues ou oubliées de notre vie intérieure. Prenons par exemple la “flapitude”, expression empruntée à une vieille série télévisée pour enfants des années 70, décrivant ce sentiment où tout semble aller de travers, où l’on se sent dépassé par le “trop”. En France, la version locale est souvent celle d’une fatigue extrême, d’un épuisement profond, un état que l’on nomme communément “flapi”. Cette diversité d’émotions montre combien notre vocabulaire émotionnel évolue.
Ces mots révèlent que nos émotions ne sont ni positives ni négatives en soi, mais des indicateurs précieux de notre état intérieur. Elles sont aussi façonnées par le temps, la culture et le contexte technologique. Par exemple, la “technostress” ou l’“anxiété numérique” exprime comment la connectivité, si précieuse, peut aussi devenir lourde et pesante.
La richesse de cet inventaire invite à une pratique plus consciente de nos émotions. En nommant ces états, en acceptant leur diversité, nous pouvons mieux les comprendre, les accepter, voire les transformer. Car dans chaque émotion étrange, il y a une invitations à écouter ce que notre corps et notre âme cherchent à nous dire.
- 📚 Diversité émotionnelle : Plus de 150 émotions identifiées, entre classiques et émergentes.
- 🗺️ Influence culturelle : Des émotions propres à des pays ou régions, façonnées par l’histoire.
- ⚖️ Neutralité émotionnelle : Les émotions ne sont pas bonnes ou mauvaises, elles informent.
- 🔄 Adaptation : Nouveaux mots pour des expériences contemporaines comme le technostress ou la ringxiety.

Comment la société numérique façonne nos émotions et notre communication
La basorexie et la ringxiety illustrent deux facettes opposées mais complémentaires de notre rapport à la société numérique. D’un côté, l’élan physique et affectif du baiser traduit un besoin brut et personnel de contact humain, de l’autre, l’angoisse des notifications traduit la tension que crée la connectivité omniprésente.
Notre époque mêle intimité corporelle et distanciation virtuelle, faisant de la communication un terrain d’expérimentation entre vies réelle et numérique. Les téléphones, symboles majeurs de cette mutation, deviennent à la fois ponts et barrières. Ils facilitent l’échange, mais risquent aussi d’éroder la qualité de nos interactions et notre bien-être.
Ce paradoxe interroge profondément ce que signifie être humain dans un monde où la présence physique peut se diluer derrière un écran. Il questionne la nature même des émotions : sont-elles façonnées par la réalité matérielle, ou par nos représentations numériques ? Peut-on vraiment séparer les impacts psychologiques de la connectivité et ceux des relations directes ?
Une liste pour comprendre ces dynamiques :
- 📱 Téléphones : Porte d’entrée vers une surstimulation constante.
- 🧩 Communication hybride : Fusion du réel et du virtuel, impactant le ressenti émotionnel.
- 🛡️ Protection du bien-être : Besoin vital de poser des limites face aux sollicitations numériques.
- 🤝 Reconquête du contact : Importance du toucher, du regard, du baiser comme ancrage réel.
Les paradoxes de la connectivité : entre union et isolement
La connectivité permanente promise par la technologie génère un paradoxe troublant. Alors que nous sommes plus connectés que jamais, nombreux sont ceux qui expriment un sentiment d’isolement et une souffrance psychique accrue. Cette ambivalence fondamentale nourrit des émotions étranges comme la basorexie, qui réclame un contact tangible, ou la ringxiety, qui illustre la pression invisible exercée par le flux incessant d’informations.
Il ne s’agit pas de diaboliser la technologie, mais de comprendre comment elle reconstruit le tissu social. Les notifications qui deviennent sources d’angoisse traduisent une perturbation des rythmes émotionnels. Elles créent une hyperactivité mentale opposée à un vrai repos psychique. Le baiser efface des distances, tandis que le smartphone parfois en crée. Ce conflit entre besoin d’union réelle et « réalité numérique » pose la question du sens de nos interactions dans une société qui oscille entre présence et virtualité.
La solution ne réside pas dans une fuite en arrière, mais dans une adaptation critique, une conscience renouvelée de notre manière de vivre la connectivité. Des initiatives émergent qui promeuvent des pratiques numériques plus respectueuses, en phase avec une gestion équilibrée de nos émotions.
- 🌀 Connexion paradoxale : Plus d’échanges, mais sentiment d’isolement.
- 💔 Besoin d’union : La basorexie comme appel à la proximité physique.
- 📳 Anxiété invisible : La ringxiety et la surcharge numérique.
- 🌿 Équilibre possible : Recherche de pratiques conscientes et apaisées.

L’impact de ces émotions sur la santé mentale et le bien-être global
Ces émotions étranges, qu’il s’agisse de la basorexie ou de la ringxiety, s’inscrivent dans un cadre plus large : celui de la santé mentale à l’ère digitale. La basorexie, dans ses formes excessives, peut conduire à des troubles obsessionnels, tandis que la ringxiety est directement liée à une augmentation documentée des niveaux d’anxiété.
Le lien entre la surcharge informationnelle et l’épuisement psychique n’est plus à démontrer. Le bien-être devient un chantier, une quête dans laquelle il faut apprendre à naviguer entre technologies utiles et dégâts émotionnels. Une prise de conscience collective s’enracine de plus en plus, s’appuyant sur la recherche psychologique et neuroscientifique pour proposer des solutions adaptées.
Des approches variées émergent :
- 🧘 Méditation et pleine conscience : Pratique pour retrouver calme et présence face aux stimulations.
- 📵 Détox numérique : Intervalles planifiés sans écran pour reposer l’esprit.
- 💬 Dialogue et soutien : Importance d’échanger ouvertement sur ces émotions.
- ⚕️ Consultation spécialisée : Faire appel à des professionnels lorsque la souffrance devient lourde.
Gardons à l’esprit que le simple fait de nommer ces émotions, comme la basorexie et la ringxiety, participe déjà à les déstigmatiser et à ouvrir un espace de compréhension où chacun peut mieux se situer dans ce monde numérique. L’objectif n’est pas d’effacer ces sentiments, mais de leur donner place pour mieux les apprivoiser.
Explorer notre intelligence émotionnelle à travers des émotions méconnues
L’ouvrage de Tiffany Watt Smith, qui recense ces émotions étranges et fascinantes, nous convie à un voyage intérieur. Il casse l’idée selon laquelle nos ressentis se résument aux classiques tristesse, joie ou colère. En dévoilant des sentiments inédits comme la basorexie, la ringxiety ou l’amae (une dépendance affective japonaise), il nous invite à reconnaître la richesse inexplorée de notre intelligence émotionnelle.
Cette exploration fait appel à la philosophie, à la psychologie, mais aussi à l’histoire et à l’anthropologie. On se surprend à voir nos émotions non plus comme des obstacles, mais comme des guides. Par exemple, comprendre que l’augmentation des notifications peut amplifier la ringxiety nous éclaire sur la manière d’établir des règles pour vivre mieux.
Cette démarche endosse une vocation universelle : donner des mots à l’ineffable, ouvrir des espaces où notre subjectivité est respectée. En cela, elle favorise un lien plus empathique, tant avec soi-même qu’avec les autres. La basorexie ne serait alors plus une curiosité pathologique, mais un aspect de notre besoin fondamental d’être relié.
- 📘 Richesse émotionnelle : Sortir des sentiers battus pour accueillir la diversité des ressentis.
- 🌐 Pluridisciplinarité : Psychologie, philosophie, culture, histoire participent à la compréhension.
- 💡 Émotions comme guides : Apprenons à les écouter plutôt qu’à les fuir.
- 🧭 Éducation émotionnelle : Vers une meilleure connaissance de soi et des autres.

Pratiquer la maîtrise de ses émotions pour un meilleur équilibre dans la société numérique
Apprendre à gérer les émotions étranges comme la basorexie ou la ringxiety, c’est aussi accepter de se réapproprier son temps et son espace mental. L’enjeu est de taille : dans cette société numérique qui accélère tout, apprendre le recul et le silence est précieux.
Les outils disponibles aujourd’hui vont au-delà de la simple coupure du téléphone. Ils incluent des méthodes pour repérer les déclencheurs émotionnels, dénouer les tensions et instaurer une communication plus authentique. Le dialogue intérieur, la pleine conscience, le ralentissement volontaire deviennent des alliés indispensables.
Voici quelques pistes concrètes à envisager :
- 🔍 Observer ses pulsions : Comprendre quand la basorexie ou la ringxiety surviennent pour mieux y répondre.
- 🕰️ Planifier des moments “sans écran” pour nourrir une connexion vraie avec soi et les autres.
- 🛑 Désactiver les notifications superflues afin de réduire la surcharge mentale.
- 🤗 Valoriser le contact direct : un baiser, un regard, un geste authentique, face à face.
Au-delà des conseils pratiques, c’est une invitation à cultiver un rapport plus apaisé avec les technologies, à retrouver un équilibre dans l’oscillation entre besoin d’union corporelle et vigilance technologique. Peut-être est-ce là que réside une forme de sagesse contemporaine.
FAQ : éclairer la basorexie, la ringxiety et nos émotions étranges
- Qu’est-ce que la basorexie ?
La basorexie est une envie incontrôlable d’embrasser, liée à des besoins émotionnels profonds pouvant aller de la solitude à l’anxiété. - Comment reconnaître la ringxiety ?
La ringxiety se manifeste par la sensation fréquente d’entendre son téléphone sonner ou vibrer alors que ce n’est pas le cas, accompagnée d’une anxiété sous-jacente. - Peut-on contrôler ces émotions ?
Oui, avec des stratégies adaptées comme limiter les notifications, pratiquer la pleine conscience, ou consulter en cas de trouble. - Pourquoi avons-nous toutes ces émotions étranges ?
Elles traduisent la complexité de notre interaction avec notre environnement, notre corps, notre culture et la technologie. - La basorexie est-elle un trouble ?
Elle peut le devenir si elle interfère avec la vie quotidienne, mais elle ne l’est pas systématiquement. Son intensité et sa fréquence sont des indicateurs importants.
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